Je viens de recevoir un mail m’invitant à couvrir la visite du président du Costa-Rica à Yad Vachem.
Le Dr. Oscar Rafael de Jesus Arias Sanchez va comme tout invité officiel de l’Etat d’Israël faire un tour au mémorial de la Shoah, passage obligatoire organisé par les autorités israéliennes.
L’idée principale est apparemment de justifier l’existence de l’Etat d’Israël crée après la Shoah afin de servir de refuge aux juifs menacés de persécutions dans la diaspora.
La création de l’Etat d’Israël n’est pas une conséquence de la Shoah mais provient du rêve bimillénaire du peuple juif de revenir sur sa terre et des efforts du mouvement sioniste depuis le XIX éme siècle pour faire admettre ce droit à la communauté internationale.
Montrer au monde l’image de la Shoah comme justificatif de l’existence de l’Etat d’Israël est à mon avis une erreur stratégique.
Si le monde nous acceptait en diaspora, l’Etat d’Israël pourrait-t-il cesser d’exister ?
Pourquoi les invités officiels de l’Etat ne sont pas conviés à se rendre devant le Kotel, dernier vestige du Temple de Jérusalem, vers lequel les pensées des juifs du monde entier ont été tournées au fils des siècles ?
Pourquoi ne pas les amener à Tel Aviv, première ville hébraïque moderne, construite sur les dunes désertes de la Mer méditerranée pour accueillir les émigrés juifs d’Europe de l’Est puis du reste du monde ?
Pourquoi le peuple juif doit-il montrer les pires souvenirs de son histoire pour obtenir une reconnaissance de son Etat ?
Avons-nous vraiment besoin que les chefs d’état du monde entier rallument la flamme éternelle de Yad Vachem et versent une larme de circonstance devant les photos des camps de la mort ?
Si Israël ressent le besoin de se justifier d’exister, il faut mieux à mon avis, montrer aux représentants de la communauté internationale l’Israël moderne qui reste attaché à ses racines.
Une demi-journée passée entre la vieille ville de Jérusalem, le département de recherche de l’hôpital Hadassah et l’Université hébraïque de Jérusalem seraient sûrement bien plus parlants que la visite habituelle à Yad Vachem.