Malgré le verdict sans appel de la Cour, certains continuent de voir en Moché Katsav, une victime de préjugés racistes anti séfarades et d’un complot ashkénaze.
Les juifs d’origine orientale restent souvent victimes de discriminations en Israël, depuis qu’ils ont été mis dans des camps de tentes dans les années 50 jusqu’à nos jours.
L’élection en 2000 d’un président d’origine iranienne face à Shimon Peres avait été considérée par beaucoup comme la marque d’un changement des mentalités dans la société israélienne.
Moché Katzav était porteur d’espoirs, ceux des communautés qui vivaient depuis des années avec un sentiment de rejet de la part des élites ashkénazes du pays.
Durant les quatre années de la procédure judiciaire contre l’ancien président, on a pu entendre des voix s’élever contre son sort, mis au pilori par la presse avant le verdict, mais depuis jeudi, on ne peut plus défendre sa cause.
Reconnu coupable de viols, d’actes indécents et harcèlements sexuels sur plusieurs femmes et d’entrave à la justice, Moché Katzav devra vraisemblablement purger une longue peine de prison.
Ce n’est pas le premier dirigeant politique israélien qui séjournera en prison, il rejoindra l’ancien ministre des Finances Avraham Hirschzon, reconnu coupable de vol et l’ancien ministre de la Santé, Shlomo Benizri, qui est sous les verrous pour corruption aggravée.
Dans le passé, d’autres personnalités de la classe politique israélienne ont fait de la prison, notamment Arié Dery et Omri Sharon, mais aucun n’avait été accusé de faits aussi graves.
Ce n’est pas l’argent qui a tourné la tête de l’ancien président mais les femmes.
Comment peut-on encore croire à un complot contre lui, quand on sait que sept femmes différentes, qui ont subi ses agressions ont témoigné contre lui ?
Comment à la lecture du verdict, peut-on imaginer que c’est un coup monté contre lui ?
J’ai personnellement connu une des plaignantes, qui ne figure pas dans l’acte d’accusation, son témoignage était sans appel, Moché Katzav l’avait harcelé puis renvoyé de son travail quand elle s’est refusée à lui.
L’image d’Israël dans le monde qui n’était pas brillante en a encore pris un coup avec cette affaire, Berlusconi et ses orgies, passant pour un joyeux drille à coté de notre ancien président, auteur de crimes sexuels.
On a beaucoup parlé de racisme ces dernières semaines, comment ne pas noter que le juge qui rendu ce verdict est un Arabe chrétien, que si Katzav est d’origine orientale, tous ses avocats font partie de l’élite achkenaze du pays et que la majorité des plaignantes sont d’origine séfarade…