La presse évoque deux blocs suite aux résultats des élections leur donnant une quasi égalité ce qui me parait totalement absurde.
Lors de la Knesset précédente, le Likoud et Israël Beiteinou avaient 42 sièges et n’en ont plus que 31, ce qui prouve que la droite est affaiblie mais me direz-vous, Naftali Bennet a quadruplé le nombre de mandats de son parti.
Certes, le Foyer juif et Union Nationale ont obtenu 12 sièges mais ce n’est pas en raison d’une droitisation du public israélien mais justement parce que M. Bennett a su se tourner vers un public plus large que celui de droite.
C’est en répétant que la question d’Eretz Israël n’est pas la principale priorité de son parti, que Naftali Bennett a réussi à augmenter son électorat.
Par ailleurs, la soi-disant droitisation des Israéliens n’a pas aidé le parti le plus à droite-Otzma Leisrael-à obtenir un nombre suffisant de voix, alors que le parti le plus à gauche de la Knesset-Meretz- a doublé le nombre de ses sièges.
Mais revenons au bloc de droite, dans lesquel la presse met automatiquement Shas et Yaadout Hatorah, deux partis ultra-orthodoxes qui participent à toutes les coalitions de droite comme de gauche afin de défendre les intérêts de leur public.
Les rabbins de ces deux formations ont dans le passé clairement indiqué qu’ils étaient prêts à des concessions territoriales en échange de la paix et les placer automatiquement à droite est une mauvaise compréhension de la politique israélienne.
Dans le bloc de gauche, la presse cite les partis arabes, qui n’ont jamais fait partie d’une coalition gouvernementale et qui n’auraient jamais accepté de former un bloc avec le parti Travailliste ou Yesh Atid.
Quant au fait de placer Yaïr Lapid et ses 18 députés dans le bloc de gauche, alors que Lapid est de toute évidence plus proche de Netanyahou que de Yechimovich, c’est une aberration.
Aujourd’hui, la droite israélienne, soit 43 députés (Likoud-Beiteinou et Bayit Hayehoudi) est plus forte que la gauche avec 29 sièges (Avoda, Meretz, Hatenoua et Kadima) mais celui qui est devenu le faiseur de roi, Yaïr Lapid, qui se définit comme centriste refuse d’être qualifié de gauche, tout comme ses électeurs, qui en le plébiscitant ont montré qu’il y avait un espoir de rassemblement autour d’idéaux communs à la gauche et à la droite.
Netanyahou va former la prochaine coalition et à l’image du parti Yesh Atid, le véritable vainqueur de ce scrutin, on devrait y trouver des hommes et femmes de gauche et de droite, des religieux et des laïcs, des séfarades et des ashkénazes.
Un grand bloc de centre en quelque sorte…