C’est ce que m’a déclaré récemment un responsable de l’Alyah des juifs de France pour expliquer la stagnation dans le nombre de nouveaux immigrants de l’Hexagone ces dernières années.
Le directeur général de l’Agence juive, Elie Cohen a affirmé de son coté que le chiffre total des Olim de France était en hausse de 2% par rapport à l’année dernière, soit 30 personnes de plus qu’en 2008…
1.909 juifs de France se sont installés en Israël en 2009, quarante ans après l’année record de l’Alyah de France quand en 1969, plus de 5.200 personnes avaient fait leur Alyah.
L’université de Bar Ilan a accueilli cette semaine un colloque consacré aux 40 ans de l’Alyah de France, avec une série d’interventions d’Olim prestigieux, notamment le Rav Dr Eliahou Zini du Technion, le Pr Benno Gross et le Pr Azaria Rein, tous les trois arrivés il y a 40 ans.
Les raisons pour lesquelles le chiffre de l’Alyah de France devrait être en hausse sont nombreuses : l’antisémitisme, la montée de l’islamisme, les campagnes anti-israéliennes suite à l’Opération Plomb durci, la crise économique, le retour aux sources d’une partie de la communauté, une période de calme sécuritaire en Israël, alors comment expliquer que moins de 2.000 juifs de France par an font le choix de l’Alyah ?
Le rapport ambigu qu’Israël entretient avec la Diaspora est mis à l’épreuve par ces chiffres qui montrent clairement que la communauté juive de France se renforce et ne sent plus le besoin de partir en Israël pour affirmer son identité juive.
Des dizaines de milliers de juifs français passent leurs vacances en Israël malgré les prix élevés du séjour touristique en Terre sainte, des milliers de maisons ont été vendues à des français, les juifs de France aiment Israël mais ne veulent plus s’y installer.
Pour le sociologue Erick Cohen, spécialiste de cette communauté, il existe encore un réservoir de 20 à 40.000 juifs qui feront leur Alyah dans les prochaines années, mais pour d’autres connaisseurs de la question que j’ai interrogé, le réservoir en question est tout simplement vide…
Finalement, mon interlocuteur a peut-être raison, il fait bon être juif en France en ce moment, mais doit-on le déplorer ?