Que faut-il redouter des conséquences de la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU ?
Alors que certains Israéliens, dont le rabbin Frouman, habitant de Tekoa en Judée soutiennent la demande palestinienne, certains Palestiniens, comme le cheikh Abu Khader al-Jabari s’opposent à cette initiative.
L’actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, l’homme qui permis de remonter l’économie palestinienne et de renforcer la coopération sécuritaire avec Israël s’y oppose aussi, même s’il préfère rester discret sur cette question, ces derniers temps.
La majorité des habitants juifs de Judée-Samarie s’inquiète surtout des conséquences sécuritaires de cet événement.
Va-t-on revivre les pires années de la seconde Intifada quand les routes de Cisjordanie étaient des pièges mortels ?
Comment la population palestinienne va-t-elle réagir à cette déclaration qui sur le terrain ne doit amener aucun changement ?
Risque-t-on de voir des affrontements entre Palestiniens et Israéliens, aux abords des implantations ?
Parmi la population la plus radicale de Judée-Samarie, on a pu entendre lors d’une réunion à la Knesset, des propositions visant à empêcher à la fois tout risque sécuritaire et toute tentative future de retrait de la région, au profit d’un Etat palestinien.
Annexion de la Judée-Samarie, manifestations de masse, menaces de grèves, actions de représailles, opérations de communications vers la presse étrangère, les idées ne manquent pas.
Coté palestinien, outre quelques appels à des marches non-violentes, les dirigeants de l’AP n’ont pas dévoilé leurs intentions et on reste dans l’expectative pour ce qui va se passer après le 20 septembre. Quand aux dirigeants israéliens, qui font des pieds et des mains pour empêcher un vote positif aux Nations-unies, ils restent dans le flou, en ce qui concerne la réponse appropriée à la demande palestinienne.
Mais sur le fond, la date du 20 septembre ne changera pas les mentalités des deux populations.
On sait aujourd’hui que nous ne sommes pas arrivés sur une terre vide et que malgré le droit inaliénable que le peuple juif a sur sa terre, patrie de la nation juive, la population arabe locale a été victime d’une injustice.
Certes, je ne me fais pas d’illusions, si la guerre de 1948 n’avait pas été la Nakba des Arabes, nous aurions pu vivre une seconde Shoa, mais ce discours a été tellement entendu et rabaché, qu’il est temps d’en changer.
Admettre le droit du retour pour les deux populations sur la terre d’Israël devrait être la clé de la fin du conflit.
Nos deux peuples sont liés à cet espace entre la Méditerranée et le Jourdain et nous devons apprendre à y vivre ensemble.
La création d’un Etat palestinien en Cisjordanie, impliquant l’expulsion des Juifs de leur terre est une aberration.
La poursuite de l’occupation de la Judée-Samarie, sans donner de droits civils aux Palestiniens est une tragédie.
Nous sommes tous les fils d’Abraham et à ce titre, nous devons nous inspirer de lui pour apprendre à vivre ensemble, partager le même territoire, sans que personne n’y perde plus sa maison, sa terre, ses droits, son honneur et sa vie.
Mon ami le poète Eliaz Cohen, me faisait remarquer que selon la Bible, Abraham reçoit la promesse qu’il ne pourra même pas compter sa descendance, tellement elle sera nombreuse alors que paradoxalement, nous passons notre temps à faire des comptes démographiques des deux populations pour envisager le futur.
Il est temps de changer de discours et de construire l’avenir ensemble et non plus séparés par des murs de haine.
Je suis opposé à la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie qui impliquerait l’expulsion de la population juive mais tant que les Palestiniens qui y vivent n’auront pas les même droits que moi, je continuerai de dénoncer cette injustice, celle d’une population à qui on refuse le droit de se déplacer librement et qui n’a aucun droit civil.
J’entends déjà tous les arguments des gens de gauche qui pensent que seul un Etat indépendant pour les Palestiniens peut permettre de vivre en paix. « Nous ici, eux là-bas et la paix pour tout le monde », un slogan successivement utilisé par la gauche israélienne et par l’extrême droite partisane d’un transfert.
Je les entends m’expliquer que les colons empêchent tout règlement du conflit car ils ont spoliés leurs voisins et qu’ils continuent de construire sans se soucier de leurs voisins (un chiffre : seulement 8% de la Cisjordanie est habitée…)
J’entends les gens de droite évoquer les attentats, la haine des Palestiniens envers nous, le risque d’islamisation radicale de la population et le droit des Juifs à vivre sur sa terre.
Il ne s’agit pas de donner notre terre, il est seulement question d’y vivre avec nos voisins dans les meilleures conditions possibles, pour eux et pour nous.
Ceux pour qui le mot Paix (Shalom, Salam) implique la séparation, le rejet de l’autre, la haine, des murs et des barrières, ne seront pas d’accord avec moi mais il reste encore plein d’espoir pour faire de cette terre, ce qu’elle doit être, un havre de paix véritable, avec des hommes de bonne volonté, Juifs et Arabes.