La presse française est la cible d’attaques de sites et journaux juifs qui sont convaincus que « tout le monde est contre nous ».
Analyse de la crise de parano qui secoue une partie de la communauté
Sur le site Parole volée, Pat Quartier publie un article dénonçant le journal Le Monde l’accusant d’impartialité envers Israël.
Si on peut parfois lire dans ce journal des éditoriaux qui soutiennent des positions qu’on peut difficilement qualifier de pro-israéliennes, j’ai du mal à comprendre ce que Pat Quartier reproche à l’article sur l’attentat de Jérusalem.
Le titre sur l’attentat met « des dizaines de blessés » entre guillemets, ce qui est la règle de la presse quand on cite quelqu’un, ici en l’occurrence la police israélienne.
Pour Parole volée, ces guillemets sont ambigües, je ne vois pas pourquoi.
L’emploi du terme « Ville sainte » pour Jérusalem a choqué également, alors que ce terme est employé par la presse depuis des décennies, Pat Qaurtier aurait surement préféré lire « capitale d’Israël », bien que la communauté internationale ne l’ait toujours pas reconnu.
Il s’agit juste de ne pas répéter Jérusalem dans le même texte, procédé classique utilisé par tous les journaux du monde même en hébreu.
Les mots « selon » et « qualifié par la police » ont également énervé notre éditorialiste qui voudrait que l’attentat soit reconnu comme tel par un journaliste à Paris et pas par les autorités israéliennes. Depuis quand le mot « selon » est ambigu ?
Le Monde évoque le cycle de la violence rappelant la mort de trois enfants tués par un tank israélien, cette information est reprise par Parole volée suivie entre parenthèses du mot sic, pourquoi ? Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a déploré la mort accidentelle des enfants palestiniens, que signifie ce sic ? Qu’ils ne sont pas morts ? Qu’ils méritaient d’être tués ? Qu’ils n’étaient pas des enfants ?
Encore une critique, celle de la mention du bus qui se dirigeait « vers la colonie juive de Maalé Adoumim », la personne qui a écrit cette phrase ne pensait pas que la destination du bus autorisait à y mettre une bombe mais a juste repris l’info donnée dans les premières minutes par la radio israélienne que « le bus touché se dirigeait vers Maalé Adoumim ».
L’ajout du terme « colonie » dérange surement mais personne n’a encore trouvé un terme meilleur pour désigner les localités juives situées en Cisjordanie et toujours en violation de la loi internationale.
Finalement, une heure plus tard, l’erreur a été corrigée et le bus touché a été identifié comme se dirigeant « vers un quartier religieux de Jérusalem » (Har Nof) sans même mentionner qu’il venait de « la colonie de Har Homa »…
L’horrible attentat d’Itamar n’a pas fait la une de la presse française, car le même jour, le Japon a subi un tremblement de terre et un tsunami, pas parce que la presse jugeait que tuer une famille dans son sommeil n’avait pas d’importance. Et je rappelle que si les chaînes de TV n’en ont pas parlé, ce qui est inadmissible, la presse écrite et notamment l’AFP qui a publié 13 dépêches sur cet attentat, a couvert cette tragédie.
Le jour de l’attentat à Jérusalem, cet événement a fait tous les titres des médias du monde entier, preuve s’il en est qu’Israël continue d’intéresser le monde entier.
La presse israélienne publie-t-elle en première page les massacres d’enfants en Afrique ? Vous reprochez à ma presse française le manque de couverture du conflit israélo-palestinien qui en général fait la une de tous les médias ?
Et pourquoi on n’entend pas votre voix sur ce qui se passe ailleurs dans le monde ?
Quand l’AFP publie une dépêche sur le Hamas, citant certains de ses responsables, Michel Garroté sur le site Drzz.info qualifie l’agence de porte-parole du Hamas, dois je en déduire que l’article sur l’attentat de Jérusalem citant la police israélienne est la preuve que l’AFP est porte-parole des autorités israéliennes ?
Guy Millières qualifie de son coté la presse française de complice du meurtre d’Itamar, reprochant aux journalistes de ne pas présenter les victimes comme telles mais comme des colons.
Aucun journaliste n’est resté insensible au drame de la famille Fogel mais le terme de colon est celui employé pour désigner les habitants de ces territoires considérés comme palestiniens par la communauté internationale.
Je déplore le fait qu’Israël en 43 ans n’ait toujours pas pris de décision sur l’avenir de ces territoires mais je ne comprends pas en quoi la presse française est complice de ce meurtre.
Ce qu’il faudrait c’est que les auteurs de ces blogs commencent à apprendre les règles du journalisme qui leur sont inconnues.
Je les invite à lire les dépêches sur les attentats en Irak et les manifestations violentes dans les pays arabes et me dire si il n’y a pas de guillemets pour le bilan des victimes, les termes de « selon » et « la police qualifie » pour décrire ce qui s’est passé et l’absence de toute empathie envers les victimes comme c’est le cas pour l’attentat de Jérusalem.
Un dernier mot pour le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, Yaron Gamburg qui demande à l’AFP de vérifier ses sources avant de donner une information mais qui ne dit pas dans une vidéo qui circule sur la toile qu’il a parlé au chef du bureau de l’AFP de Jérusalem, qui lui a expliqué l’erreur reprise par le bureau d’une information diffusée par Galei Tsahal.
Sur Facebook, j’ai lu aussi des commentaires sur ma personne de la part de gens qui espèrent que, je cite, « il n’oubliera pas qui il est ».
A mes amis qui pensent que j’ai « un pied dans le camp ennemi », qu’ils se rassurent, je vis très bien ma situation de journaliste juif et sioniste travaillant pour les médias non-juifs.
Je suis fier de mon travail, je suis convaincu d’avoir plus lutté contre la désinformation et pour la défense de mon pays que tous ceux qui m’attaquent et qui n’ont que des discours racistes et haineux à offrir pour défendre Israël.
Vous parlez de pensée unique dans la presse française, il est temps de vous remettre en question.
A bon entendeur, salut !