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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 23:21

La presse israélienne et une partie de la classe politique ont vivement critiqué Barak pour avoir quitté le parti travailliste afin de rester dans la coalition.

Mais peut-on pour autant le qualifier d’opportuniste ?

 

Je n’ai jamais été un fan d’Ehud Barak,  je n’ai jamais voté pour le Parti travailliste et ses dernières manœuvres politiques ne le rendent pas plus sympathique à mes yeux.

Néanmoins, en entendant les critiques cette semaine contre lui, je me suis souvenu des précédents cas d’hommes politiques israéliens quittant leur parti pour en fonder un autre, au nom d’une certaine idéologie et la plupart du temps pour garder leur place au sein d’un gouvernement.

Tzipi Livni a évoqué « le pire cas d’opportunisme de l’histoire de la politique israélienne » ce qui m’arrache un sourire, quand on se souvient qu’elle a été nommée ministre des Affaires étrangères après avoir quitté son parti, le Likoud pour suivre Ariel Sharon dans l’aventure Kadima.

Kadima, c’est le parti qui a rassemblé des députés du Likoud et du Parti travailliste qui soutenaient Sharon dans un programme politique inverse de celui pour lequel il avait été élu.

Amir Peretz, a affirmé lors d’une conférence de presse qu’il restait au Parti travailliste afin de sauver ce qu’il en restait, après tout le mal qu’Ehud Barak avait fait à son parti, qu’il a quitté lui-même dans le passé pour créer Am Ehad, quand Barak en était devenu le chef.

En 1995, Rabin, avait réussi à convaincre deux députés du parti Tzomet de quitter leur parti et voter en faveur d’Oslo B, en échange d’un portefeuille ministériel pour Gonen Segev (actuellement en prison pour trafic de drogue) et d’un poste de vice-ministre pour Alex Goldfarb (toujours membre du Parti travailliste).

David Ben Gourion avait quitté le Mapaï avec Shimon Peres et Moché Dayan quand le pouvoir lui échappait et ainsi de suite, l’histoire de la politique israélienne est une histoire d’opportunistes.

Barak, chef du Parti travailliste était contesté en permanence par les députés de son parti. Invoquant l’échec des négociations, plusieurs ministres travaillistes avaient menacé de quitter la coalition, imputant au duo Bibi-Barak toute la responsabilité de l’absence de processus de paix avec les Palestiniens.

Quand Mahmoud Abbas refuse de parler avec Netanyahu car la construction se poursuit à Gilo, qui se souvient qu’il rencontrait Ehud Olmert toutes les semaines, alors que ce dernier continuait de construire au cœur de la Judée-Samarie ?

Tzipi Livni, qui se voyait déjà ministre afin de sauver la coalition après le départ des travaillistes s’est soudain vue priver d’avenir politique, devant rester au moins deux ans encore sur les bancs de l’opposition.

Alors, Barak, un vil opportuniste ? Surement, mais que ses adversaires politiques aient la décence de ne pas trop le critiquer, combien peuvent se vanter d’être restés fidèles au Parti et aux idées pour lesquelles ils ont été élus ?

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